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Le rôle de l'entreprise dans l'innovation de rupture

Quelles sont les forces et les faiblesses de l’économie française en matière d’innovation de rupture ? Quelles conséquences pour les politiques publiques ? France Stratégie a décidé de conduire cette analyse sous la forme d’un cycle d’ateliers fermés, en se concentrant successivement sur trois niveaux d’observation : les entreprises, les systèmes et les réseaux, et les politiques publiques (notamment celles de l'éducation).

Published on : 17/11/2015

Mis à jour le : 24/01/2025

Le rôle de l'entreprise dans l'innovation de rupture

France Stratégie a lancé un cycle de réunions autour de l’innovation de rupture, mettant en lumière son impact sur les entreprises et leur rôle dans cette transformation. Lors de la première séance, l’accent a été mis sur la manière dont ces innovations redéfinissent les modèles économiques, créent de la richesse et favorisent l’emploi.

L’innovation de rupture, par définition, introduit des changements conceptuels radicaux, particulièrement du point de vue des clients. À titre d’exemple, le Crédit Agricole a entrepris une expérimentation scientifique pour repenser ses agences bancaires, ses métiers et ses modes de distribution. Testé auprès de dizaines de milliers de clients, ce modèle novateur a montré des résultats prometteurs, à la fois en termes de satisfaction et de performances.

Le débat a également porté sur la position de la France dans le domaine de l’innovation de rupture à l’échelle mondiale. Bien que située derrière les États-Unis et les pays nordiques, la France se distingue par ses jeunes entreprises innovantes, telles que Blablacar, Criteo et les robots Neo. Cependant, le développement de ces entreprises est souvent freiné par des obstacles tels que l’accès aux capitaux et à une main-d'œuvre adaptée, ce qui pousse certaines à s’étendre à l’étranger.

Les discussions ont révélé des divergences d’opinions sur la nature même de l’innovation. Pour certains, elle va au-delà de la technologie et repose principalement sur l’innovation sociale, en plaçant le citoyen au centre des préoccupations. Les enjeux majeurs tournent alors autour des usages, des modèles d’affaires et des relations entreprises-clients.

Enfin, un point central a émergé : l’innovation n’est pas uniquement une question de processus, mais avant tout une affaire d’humains. Accompagner les individus dans le changement est un défi sociétal autant qu’innovant.

Le cycle se poursuivra avec une prochaine réunion consacrée à l’impact de l’innovation de rupture sur les territoires, promettant de prolonger ces échanges passionnants.

Il est généralement reconnu que la maîtrise du développement de l’innovation est une clef pour maintenir la prospérité en France et en Europe, ainsi que pour répondre aux menaces liées à l’environnement qui pèsent sur le monde. En outre, au-delà des améliorations continues des produits et des procédés de fabrication issues des progrès techniques, il est clair que les grands changements, les innovations de rupture comme la généralisation  des ordinateurs, des téléphones portables, de l’Internet et bien d’autres contribuent largement à transformer les données de la compétition économique et le fonctionnement de nos sociétés.

Ces constatations ont conduit différents observateurs à formuler des recommandations pour renforcer les capacités nationales. C’est ainsi par exemple, que le président du Conseil régional de Lorraine a soutenu l’idée d’un institut d’anticipation des ruptures économiques, dérivée d’une étude menée en partant des préoccupations de la défense par le Conseil général de l’armement et l’association des Ingénieurs et scientifiques de France.

Pour évaluer l’intérêt de telles propositions, il est apparu utile d’analyser plus généralement les forces et les faiblesses de l’économie française en matière d’innovation radicale et d’en tirer les conséquences pour les politiques publiques. France Stratégie a décidé de conduire cette analyse sous la forme d’un atelier fermé, en se concentrant successivement sur trois niveaux d’observation :

  • D’abord les entreprises, acteurs de base du passage d’une idée à la création d’un produit qui mette un usage nouveau à la portée des consommateurs.
  • Ensuite les systèmes et les réseaux, lieux d’éclosion et de diffusion des innovations, avec un regard particulier sur les territoires et sur les pôles de compétitivité.
  • Enfin les politiques publiques susceptibles de favoriser ces processus, notamment en ce qui concerne l’éducation.

Avec notamment Dominique Guellec, économiste de l’OCDE, et des intervenants du monde de l'entreprise.

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