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Débat - Politiques budgétaires et monétaires quand les taux d'intérêt sont proches de zéro

Depuis la crise, les banques centrales ont abaissé considérablement les taux d’intérêt directeurs, parfois jusqu’à zéro. Aujourd’hui, la borne limitant à zéro les taux d’intérêt nominaux contraint la politique monétaire. L’effet des politiques budgétaires a pour sa part été sous-estimé au moment de la crise. Il est désormais réévalué, sans que disparaisse l’objectif de réduction des dettes publiques. De quelles marges de manœuvre les banques centrales disposent-elles pour soutenir une reprise fragile ? À quel rythme et de quelle manière les gouvernements doivent-ils organiser l’ajustement budgétaire pour soutenir à la fois la reprise et la croissance de long terme ? Comment articuler ces deux politiques, notamment dans la zone euro où les politiques budgétaires ne sont pas coordonnées ?

Published on : 24/02/2015

Mis à jour le : 24/01/2025

Politiques budgétaires et monétaires quand les taux d'intérêt sont proches de zéro

Depuis la crise, les banques centrales ont abaissé leurs taux d'intérêt, parfois jusqu'à 0. Ces taux extrêmement bas contraignent l'action des politiques monétaires et ont permis de réévaluer l'effet des politiques budgétaires. Mais comment articuler ces deux politiques pour relancer l'économie ? C'est la question posée par les équipes de France Stratégie à deux représentants d'institutions majeures du monde économique : le FMI et l'OCDE.

Le FMI, institution qui prête à des pays en difficulté, notamment en Europe, combine ses prêts à des recommandations macroéconomiques, exigeant certaines règles en contrepartie. L'OCDE, avec une approche plus agnostique, émet des recommandations sans enjeu financier, ce qui favorise un dialogue équilibré.

Cette question des taux d'intérêt bas se pose alors que la Banque centrale européenne a annoncé le rachat de dettes publiques et privées à hauteur de 60 milliards d'euros par mois jusqu'en septembre 2016. Cette politique monétaire, appelée quantitative easing, a été saluée par Vitor Gaspar, directeur du département des finances publiques du FMI. Cependant, pour cet ancien ministre des Finances du Portugal, il faut aller plus loin.

Vitor Gaspar a souligné que dans des circonstances exceptionnelles, il est crucial de considérer la politique budgétaire comme un instrument clé, non seulement pour la relance économique, mais également pour la stabilisation macroéconomique. Il a plaidé pour une approche moins rigide, permettant d'exploiter l'espace budgétaire pour que la dépense publique soutienne une croissance à long terme.

Pour les deux intervenants, bien que les décisions prises ces dernières années soient ambitieuses, elles comportent des risques, notamment la déflation et une croissance faible. En période de crise, ils ont rappelé l'importance de réflexions novatrices pour réduire les dettes publiques et relancer l'économie.

Avec :

  • Vítor Gaspar, directeur du département des finances publiques du Fonds monétaire international et ancien ministre des Finances du Portugal (2011-2013)
  • Discutant : Christian Kastrop, directeur du département des Études de politique économiques à l'OCDE

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