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Salaire minimum : anciennes et nouvelles questions

Le salaire minimum est largement centenaire. Introduit pour la première fois en 1894 en Nouvelle-Zélande et en 1896 en Australie, il apparaît dans le Massachusetts en 1912 avant d’être généralisé à l’échelle fédérale américaine en 1933. En France, il voit le jour seulement après-guerre, en 1950. Ses partisans voient en lui un levier pour soutenir les bas revenus, relancer la consommation et la croissance ; ses détracteurs considèrent qu’il détruit des emplois et constitue un outil inadapté pour lutter contre la pauvreté. Depuis la crise, dans un contexte global de hausse des inégalités, les débats sur le salaire minimum ont été ravivés en raison notamment de son introduction généralisée en Allemagne au 1er janvier 2015, de la création au Royaume-Uni en 2016 d’un revenu national de subsistance et d’initiatives aux États-Unis – au niveau des États fédérés et des comtés – en faveur d’une augmentation du salaire minimum

Publié le : 02/09/2016

Mis à jour le : 31/01/2025

En France, quels sont les enjeux et les débats autour du SMIC ? Ce dispositif a pour double objectif d’assurer un niveau de vie décent aux travailleurs et de lutter contre les inégalités. Depuis vingt ans, les politiques publiques relatives au SMIC ont principalement traité la question de son coût, en cherchant à réduire les cotisations sociales patronales et à les profiler de manière progressive. Environ 50 milliards d’euros par an sont consacrés aux politiques d’allègements du coût du travail. Concernant le SMIC, on distingue trois grandes questions. La première a trait à son coût et à son effet sur l’emploi. Jusqu’à quel point un coût du salaire minimum risque-t-il entraver l’accès au marché du travail pour des personnes sans formation, celles quittant le système scolaire sans diplôme ? La deuxième question concerne l’efficacité des dépenses publiques liées au SMIC, qui prennent la forme d’allègements de charges : à quel niveau fixer le salaire minimum et comment optimiser les exonérations de cotisations sociales pour à la fois maximiser l’emploi et réduire la pauvreté ? Un équilibre est à définir entre la diminution du coût du salaire minimum et l’augmentation de son pouvoir d’achat. Enfin, troisième question, quels effets ont eu ces politiques d’allègements de charges sur le modèle productif ? En freinant à court terme la diminution de l’emploi peu qualifié, la baisse du coût du SMIC a-t-elle contribué à créer des effets adverses de long terme sur la spécialisation sectorielle de l’économie, la productivité et la compétitivité ? Pour apporter un éclairage nouveau sur ces questions, le séminaire organisé par France Stratégie a choisi de s’intéresser aux expériences étrangères, en particulier allemandes, britanniques et suédoises. Trois sessions ont porté sur les effets du salaire minimum sur l’emploi et la participation au marché du travail (session 1), sur le salaire minimum comme instrument de lutte contre les inégalités (session 2) et enfin sur l’incidence du salaire minimum sur la structure productive, la productivité et la compétitivité (session 3).

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