Mutations digitales et dialogue social

Internet, plateformes numériques, travail à distance : les entreprises sont aujourd'hui exposées à de nombreuses mutations digitales. Face à ce changement, France Stratégie questionne les dirigeants sur leur capacité à organiser un dialogue social avec leurs employés. La question de la nature même de la mutation digitale est importante et au cœur de notre réflexion, par son caractère imprévisible et rapide.

C'est une vraie question de savoir dans quelle mesure on peut concilier l'absorption de ces chocs avec le développement d'un dialogue social, qui nécessite souvent une temporalité propre. Bien que la prise de conscience de ces mutations semble intégrée par le monde de l'entreprise, les stratégies pour y faire face sont encore floues. L'évolution rapide du numérique rend difficile l'accompagnement de cette mutation, ce qui complique la construction d'une vision d'avenir pour les entreprises et crée un déficit de communication interne.

Les employeurs hésitent à admettre qu'ils ne savent pas ou que les choses pourraient changer, tandis que les représentants du personnel rencontrent les mêmes difficultés. Il est compliqué de se réunir pour admettre une incertitude collective, mais cela reste un des enjeux majeurs pour un dialogue social réussi.

Cette révolution numérique suscite aussi des craintes chez les salariés, inquiets de perdre leur emploi. Par exemple, dans le secteur bancaire, la montée en puissance des banques en ligne a réduit les créations de postes. Certaines entreprises utilisent le numérique comme un levier pour personnaliser la relation client, tandis que d'autres cherchent à réduire leurs coûts en diminuant leur réseau de distribution et, par conséquent, leurs effectifs.

Cependant, pour de nombreux entrepreneurs, la mutation digitale est perçue comme une opportunité. Comme la révolution industrielle, elle pourrait être créatrice de nouveaux emplois. Des métiers disparaîtront, notamment ceux liés au support papier, mais des reconversions internes se développeront, car les besoins en collaborateurs ne diminueront pas.

Cette mutation digitale impose un dialogue social pour identifier les pratiques existantes, surmonter les blocages et relever les nouveaux défis.