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La contribution des Conseils Nationaux de Productivité aux réformes structurelles : leçons d’Australie

Construire un soutien suffisamment large pour les réformes est souvent une condition de leur succès. ‎Plusieurs pays se sont dotés d’institutions chargées d’aider les gouvernements à identifier et définir ‎les réformes nécessaires, certaines donnant une place importante à la concertation. Est-ce là une voie ‎pour surmonter les obstacles politiques aux réformes ? Quelles leçons peut-on en tirer pour le ‎fonctionnement des « Conseils Nationaux de Productivité » qui verront bientôt le jour dans les pays ‎de la zone euro ?‎

Publié le : 07/06/2017

Mis à jour le : 25/01/2025

Conseils Nationaux de Productivité et réformes structurelles

Les conseils nationaux de productivité peuvent-ils contribuer aux réformes structurelles et à une hausse du niveau de vie en Europe ? France Stratégie et le Centre d'études prospectives et d'informations internationales ont organisé une rencontre pour évoquer ces commissions indépendantes qui réunissent des experts académiques et les partenaires civils et sociaux au niveau européen.

Le constat a été fait que, jusqu'à présent, le dialogue en termes de politiques macroéconomiques entre les États et avec les commissions avait tendance à partir du haut. Il fallait donc sortir de cette logique pour que l'amélioration du fonctionnement de chaque économie nationale et de la zone euro dans son ensemble fasse l'objet d'études discutées au niveau de chaque pays et avec l'ensemble de la société, plutôt que de se voir imposer par le haut.

L'Australie utilise ce genre d'institution depuis 1998. Gary Banks, qui en a été le président jusqu'en 2013, affirme aujourd'hui que les conseils nationaux de productivité ont un rôle important dans les politiques menées en Australie. Ce que nous avons appris en Australie, c'est qu'avoir une institution indépendante et crédible qui présente des recherches de qualité et engage la population dans un processus diplomatique peut être très bénéfique pour le gouvernement. Cela permet de choisir la meilleure politique tout en construisant un support populaire pour les réformes.

La politique s'oppose en général davantage à des protestations. Pour Gary Banks, l'Europe semble avoir compris qu'une politique en concertation avec les citoyens est désormais obligatoire. Les médias sociaux et les puissants groupes d'intérêts rendent le travail beaucoup plus dur qu'avant. Il y a donc aujourd'hui un besoin accru d'une organisation en laquelle les gens auraient confiance, une organisation produisant une bonne qualité d'information.

Beaucoup de gens ne savent plus qui croire dans cette société post-vérité. Il est donc très important de créer des organisations indépendantes. En France, cette commission sera accueillie par France Stratégie début 2018.

Avec la participation de Gary Banks a été président de la Productivity Commission, l’une des premières institutions de son genre, de sa création par l’Australie en 1998 jusqu’en 2013, et d'Agnès Bénassy-Quéré - Conseil d'analyse économique.

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