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Intelligence artificielle : futur du travail ou travail du futur

L’intelligence artificielle (IA) présente un très grand potentiel disruptif, avec à la clé des changements sans commune mesure avec ce que les économies avancées ont connu depuis la révolution industrielle.

Publié le : 16/05/2019

Mis à jour le : 04/03/2025

Intelligence artificielle : futur du travail ou travail du futur ?

L'intelligence artificielle, notion d'avenir et révolution pour le futur, suscite également des craintes, notamment sur les marchés du travail en France comme en Europe. Pour échanger sur le sujet, France Stratégie a organisé un débat devant près d'une centaine d'acteurs. Michel Servoz, conseiller spécial du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, a livré les principales conclusions de son rapport récemment publié.

Selon lui, l'intelligence artificielle est une opportunité pour l'Europe. À travers la globalisation, on observe que le design des produits et le marketing se faisaient souvent en Europe, tandis que la production se déroulait dans des pays en voie de développement où le coût de la main-d'œuvre est moindre. Grâce à la robotique et à l'intelligence artificielle, il est désormais possible de relocaliser ce type d'emplois en Europe. Par exemple, des entreprises qui fabriquaient des chaussures de sport en Asie du Sud-Est le font désormais en Allemagne ou en France.

Pour autant, Michel Servoz estime qu'il est crucial d'établir la confiance. Cela passe par l'adoption de principes clairs, comme ceux définis dans les lignes directrices de la Commission européenne pour une utilisation raisonnable et soutenable de l'intelligence artificielle. Ces initiatives visent à rassurer les citoyens et à surmonter leurs réticences.

L'année dernière, France Stratégie a étudié les impacts de l'IA sur les transformations du travail. Dans des secteurs comme la banque, on observe une gestion très précise de l'évolution des effectifs, en intégrant les nouvelles technologies tout en respectant la capacité d'adaptation du corps social. Dans le domaine de la santé, des avancées spectaculaires ont été réalisées, notamment dans la robotique et l'automatisation des diagnostics. Cependant, le rythme du changement reste plus lent que les avancées technologiques pourraient le permettre, en grande partie à cause des résistances sociétales et professionnelles.

Bien que certaines technologies soient prêtes, les prévisions initiales sur leur adoption rapide ont été revues. Alors que l'on prévoyait une adoption massive dans les années précédentes, les experts estiment désormais que ces évolutions arriveront plutôt entre 2025 et 2030.

France Stratégie publiera d'ici quelques mois un nouveau rapport sur l'évolution des métiers à l'horizon 2030.

Si les conséquences sur l’emploi individuel sont déjà largement débattues, celles concernant les entreprises elles-mêmes  ne seront pas moindres. Leur architecture va en effet profondément évoluer. Dans un contexte de baisse de la productivité, les enjeux de dissémination des nouvelles technologies, d’adaptation des structures et des méthodes managériales sont centraux. Tout cela appelle également à revisiter la politique industrielle au niveau européen si on veut lutter à armes égales avec d’autres compétiteurs.

À l’occasion de la publication de son rapport sur l’intelligence artificielle et le futur du travail, Michel Servoz, conseiller spécial du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, a présenté les principales conclusions de celui-ci, dont l’objectif est de faire émerger des solutions partagées à l’échelon communautaire dans les mois à venir.

Ces résultats ont été discutés par Thomas Courbe, directeur général des entreprises (ministère de l’Économie et des Finances), à l’heure où les pouvoirs publics en France se mobilisent pour accélérer la pénétration de l’IA dans les entreprises nationales, et en particulier dans les PME.

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