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Biomimétisme : quels leviers de développement ? quelles perspectives en France ?

S'inspirer des formes, matières, propriétés et fonctions du vivant pour innover : c’est le propre du biomimétisme.

Publié le : 29/11/2019

Mis à jour le : 04/03/2025

[3' pour comprendre] Biomimétisme: quels leviers de développement ? quelles perspectives en France ?

Le biomimétisme, c'est l'inspiration du vivant pour créer des concepts, des structures ou des objets. Par exemple, cette bouilloire s'inspire de plusieurs organismes naturels, allant de l'ours polaire au nautile. Nous avons retenu quatre espèces inspirantes, dont les termites macrothermiques al séni, capables de maintenir une température constante dans leur habitat malgré des variations extrêmes entre le jour et la nuit.

Nous nous sommes également inspirés du bec du toucan, qui possède des capillaires sanguins permettant de récupérer la chaleur extérieure pour l'amener au corps tout en contenant des couches d'air très isolantes.

Depuis une dizaine d'années, le biomimétisme connaît un développement rapide en France, notamment parce qu'il répond aux enjeux de la transition énergétique. Pour identifier les leviers de croissance de ce secteur, France Stratégie, en partenariat avec le site Bios et My Seco, a réuni des acteurs français du biomimétisme. Beaucoup de ces acteurs, notamment dans la recherche, s'inspirent du vivant pour développer de nouveaux produits, matériaux et politiques publiques.

L'objectif du séminaire est d'identifier ces acteurs, de les faire échanger et de créer des synergies qui ne sont pas encore totalement développées en France. Environ 200 équipes de recherche travaillent sur le biomimétisme. Certains organismes publics, comme la gendarmerie, utilisent ce concept dans des laboratoires d'analyse criminelle, en s'inspirant du chien et de son nez pour capter et enregistrer des odeurs sur une scène de crime.

Cette rencontre a mis en lumière une prise de conscience forte : le biomimétisme peut réconcilier différents mondes en tissant des liens fondamentaux entre la recherche, l'innovation, l'industrie (grands groupes et startups) et l'utilisateur final.

Concrètement, le biomimétisme est pluri- et interdisciplinaire. Pour le développer, il faut structurer le secteur autour de trois axes fondamentaux :

  • Déployer la recherche,
  • Faciliter l'appropriation par l'industrie et l'industrialisation des solutions bio-inspirées,
  • Développer l'enseignement supérieur pour préparer les générations futures à exceller dans ce domaine.

En 2020, les deux premiers cursus de master en biomimétisme ouvriront en France. L'Allemagne, de son côté, en compte déjà une vingtaine

Ce  processus d'innovation et d’ingénierie peut s’appliquer à tous les secteurs d’activité et concerner une multitude de produits, de la molécule jusqu’à l’écosystème. Il s’appuie sur les solutions soutenables produites par la nature pour développer de nouveaux produits ou services.

En partenariat avec CEEBIOS et Myceco, France Stratégie a organisé un colloque réservé aux acteurs publics visant à identifier les principaux leviers de développement du biomimétisme en France.

Ce colloque s’est articulé autour d’interventions de grands témoins de la recherche et d’acteurs économiques, afin de mettre en perspective les enjeux socioéconomiques et environnementaux liés au biomimétisme et d’esquisser les pistes de développement de ce secteur.

Avec la participation de : 

  • Bérengère Mesqui, directrice du département Développement durable et Numérique, France Stratégie
  • Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard
  • Kalina Raskin, directrice générale du Ceebios
  • Chrystelle Roger, présidente fondatrice Myceco
  • Olivier Grabette, directeur général adjoint, RTE
  • Laurent Gilbert, directeur groupe Innovation durable, L’Oréal
  • Nathalie Mercier-Perrin, directrice du développement collaboratif et open-innovation des projets de R&D, NAVAL Group
  • Antonio Molina, président directeur général Mäder, président du CEEBIOS
  • Florence Dufrasnes, VP Technical Authority Airbus Defence & Space
  • Chrystelle Roger, présidente Fondatrice Myceco
  • Jian Shen Sung, directeur du département Origine et Évolution, En charge de la mission Bio-Inspire Museum
  • Laurent Billon, directeur adjoint de l'Institut des sciences analytiques et de physico-chimie pour l'environnement et les matériaux (IPREM) – Université de Pau et des Pays de l’Adour
  • Jérôme Casas, directeur de l’Institut de Recherche sur la biologie de l’insecte (IRBI) – Université de Tours – Chaire CEA LETI microsystèmes bio-inspirés
  • Stéphane Viollet, directeur adjoint de l’Institut des sciences du mouvement (ISM) – Université Aix-Marseille
  • Geneviève Sengissen, responsable de la formation continue ENSCI les ateliers
  • Tarik Chekchak, directeur Biomimétisme Intitut des Futurs Souhaitables et associé Pickaia
  • Nicolas Thierry, vice-président environnement du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine
  • Colonel Franck Marescal, directeur de l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale)
  • François Spiero, responsable de la prospective – CNES
  • Iman Bahmani-Piaseczny, coordinatrice du pôle R&D et investissements de l’ADEME
  • Chrystelle Roger, présidente Fondatrice Myceco
  • Thomas Lesueur, commissaire général au développement durable

Biomimétisme : quels leviers de développement ? - Julien Fosse pour Acteurs Publics

Le sujet du biomimétisme et, plus globalement, les questions d'interaction entre politiques publiques et sciences du vivant, est un sujet assez émergent depuis une dizaine d'années en France. On voit qu'il y a un grand nombre de potentialités liées à l'observation du vivant et à l'utilisation de ces observations pour développer de nouveaux produits, de nouveaux services, et innover tant d'un point de vue économique que social. Mettre l'accent sur ce sujet pour identifier les leviers de développement du biomimétisme nous apparaissait clairement comme un sujet d'intérêt.

Il y a d'abord l'utilisation du vivant pour de nouveaux produits, avec tout ce qui est lié au développement économique, à la bioéconomie et aux biotechnologies. Ensuite, il y a l'inspiration du vivant, ce que l'on peut observer pour l'organisation des structures. Quelques exemples célèbres incluent l'observation du fonctionnement des réseaux d'animaux, qui inspire l'organisation des réseaux routiers, par exemple. Ces observations permettent de guider de nouvelles politiques publiques en s'inspirant simplement de la nature.

De plus en plus de start-ups et d'entreprises utilisent les données du vivant pour développer de nouveaux produits, des biomatériaux, et des biotechnologies. Cela nécessite une recherche qui accompagne et promeut ces dynamiques. Ce sujet prend de l'ampleur avec une intervention de plus en plus forte des pouvoirs publics, au niveau local et national, pour soutenir cette dynamique.

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