Rapport

RSE | Engagement pour l’égalité femmes-hommes des entreprises actives à l’international

En instaurant des pratiques responsables conduisant à un changement de culture d’entreprise, les firmes multinationales françaises peuvent faire avancer les droits des femmes. La Plateforme RSE formule quarante recommandations pour les mobiliser.

Publié le : 17/09/2019

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Lois discriminatoires, difficultés d’accès à l’éducation et à la santé sexuelle, manque de soutien à la parentalité… en dépit des avancées observables depuis le milieu du XXe siècle, les obstacles à l’égalité ont la vie dure. Dans le monde, 70 % des personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour sont des femmes. Elles gagnent en moyenne 20 % de moins que les hommes. Et un tiers d’entre elles ont été exposées à des violences au cours de leur vie.

L’égalité femmes-hommes est pourtant un droit fondamental de la personne. C’est aussi un objectif pour le développement durable inscrit au programme des Nations unies. Un objectif ambitieux qui vise l’instauration de l’égalité des sexes à horizon 2030. Or, si les États et les institutions publiques sont en première ligne puisqu’il s’agit d’abord de garantir politiquement et juridiquement l’égalité, les acteurs privés issus du monde économique ont aussi un rôle à jouer.

Présentes dans 190 pays, les entreprises multinationales françaises emploient 5,5 millions de salariés à l’étranger. Elles ont donc les moyens d’agir, dans leurs propres filiales et leurs « zones d’influence », en diffusant des pratiques responsables en faveur de l’égalité femmes-hommes, en matière d’égalité salariale, de mixité, de progression hiérarchique des femmes, de signalement des violences sexistes, ou encore de protection sociale. Certaines le font déjà.

À la demande du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, la Plateforme RSE est allée à leur rencontre pour établir un diagnostic et identifier les bonnes pratiques, celles notamment qui évitent le double écueil de l’ethnocentrisme et du relativisme des droits. Il en résulte quarante recommandations pour mobiliser (plus) les entreprises françaises en faveur de l’égalité femmes-hommes.

Infographie "Engagement des entreprises en faveur de l’égalité femmes-hommes"
Sources : BIT (2017, 2019), Banque mondiale (2018), UNESCO (2017), Conseil consultatif du G7 (2018), Deloitte (2017).

En dépit des avancées observées depuis le milieu du XXe siècle, les femmes continuent de subir des discriminations en raison de leur genre dans toutes les régions du monde. Les inégalités sont particulièrement prégnantes dans le cadre professionnel.

Dans les faits

  • Écart salarial

Les femmes gagnent en moyenne 20 % de moins que les hommes.

  • Harcèlement

Entre 30 % et 50 % des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail.

  • Femmes dirigeantes

4 % seulement des PDG et des présidents de conseils d’administration sont des femmes.

Les freins à l'égalité

  • Des législations restrictives

En 2018, 2,7 milliards de femmes dans le monde ne disposent pas des mêmes choix en matière d'emploi que les hommes.

  • Les difficultés d'accès à l'autonomie

2/3 des analphabètes dans le monde sont des femmes.

  • Les stéréotypes

Les femmes consacrent 4 heures et 25 minutes aux activités non rémunérées.
Au rythme actuel, il faudra 209 ans pour combler l'écart avec les hommes.
Les filles ne sont que 35 % à traves le monde à étudier dans les disciplines scientifiques.

Et pourtant

Pour les Nations unies, l’égalité des sexes n’est pas seulement un droit fondamental de la personne, mais aussi un des socles du développement durable.

Les femmes représentent la moitié de l’humanité.

De nombreuses études montrent que davantage d'égalité fait reculer la pauvreté, favorise le développement économique et constitue un facteur de performance pour les entreprises.

Les leviers d'actions

Les entreprises françaises représentent 5,5 millions de salariés à l’étranger dans plus de 190 pays. Elles peuvent agir dans la diffusion de pratiques responsables et d’une culture de l’égalité femmes-hommes, en favorisant l’égalité salariale, la progression hiérarchique des femmes ou encore le signalement des violences sexistes.

  • La gouvernance

Impliquer les directions générales d’entreprise et leurs correspondants locaux dans la stratégie d’égalité femmes-hommes et y allouer les ressources nécessaires.

  • Le dialogue social

Promouvoir la négociation et le suivi des accordscadres internationaux, avec l’appui des partenaires sociaux.

  • La co-construction

Nouer des partenariats et impliquer toutes les parties prenantes de l’entreprise (ONG, associations locales de femmes…) pour co-construire la stratégie d’égalité.

  • La chaîne d’approvisionnement

Déployer les actions pour l’égalité auprès des filiales, des fournisseurs, des sous-traitants et de l’ensemble de la sphère d’influence de l’entreprise.

  • La labellisation et la certification

S’engager dans des démarches volontaires (labels, certifications…) pour mobiliser en interne et communiquer à l’externe.

  • Un environnement propice à l’emploi

Faciliter l’accès à l’emploi des femmes en menant des actions en matière de santé, de sécurité et de garde d’enfants.

  • La lutte contre les stéréotypes

Les médias et la publicité, le discours politique, l’enseignement… et les hommes ont un rôle à jouer dans la représentation et la visibilité des femmes en situation de travail.

Les opinions exprimées dans cette note engagent leurs auteurs
et n'ont pas vocation à refléter la position du gouvernement

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