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Le défi de l'allongement de la durée de vie des terminaux numériques

Troisième séance du cycle "L'impact environnemental du numérique". Dans un rapport publié en octobre dernier, le Shift Project présentait des données récentes sur l’évolution des consommations en énergie et en matières premières du secteur numérique. Cette mise à jour des données de consommation confirme notamment une tendance engagée depuis quelques années, celle du poids grandissant de la consommation en phase de production des équipements numériques.

Published on : 27/11/2018

Mis à jour le : 04/03/2025

Le défi de l’allongement de la durée de vie des terminaux numériques

Pour réduire l'impact environnemental des appareils numériques, France Stratégie s'est penché sur une étude récente portant sur l'évolution des consommations en énergie et en matières premières.

Contrairement aux idées reçues, la production des équipements numériques représente la part la plus importante de la consommation énergétique. Pendant longtemps, on a considéré que pour limiter l'impact environnemental du numérique, il fallait juste travailler sur l'optimisation de l'efficacité énergétique des réseaux télécoms et des data centers.

Cependant, on se rend compte depuis quelques temps que 45 % de l'impact énergétique du numérique se situe dans la phase de production des équipements. Cela constitue un nouveau levier de politiques publiques pour réduire cet impact.

Pour cela, nous avons souhaité faire un bilan sur l'obsolescence dans le numérique. Pour lutter contre l'obsolescence programmée, quelques éléments de réponses ont été apportés. Par exemple, inciter les pouvoirs publics à prendre des mesures concrètes pour décourager les entreprises à avoir recours à cette pratique, sensibiliser les consommateurs à une consommation plus responsable, et surtout choisir des produits en tenant compte de leur durabilité.

Il est également essentiel d'agir au niveau des pouvoirs publics pour protéger les consommateurs et inciter les entreprises à concevoir des produits plus durables et réparables. Cela pourrait inclure des obligations telles que l'affichage de la durabilité, donnant une information concrète sur la robustesse et la réparabilité des produits.

Les entreprises doivent aussi arrêter l'obsolescence programmée et concevoir des produits robustes et réparables, tout en le faisant savoir aux consommateurs. Une autre solution est de proposer aux consommateurs la location d'appareils numériques pour en optimiser la durée de vie.

Dans un modèle de vente classique, on a tendance à promouvoir le renouvellement des appareils. En revanche, avec un modèle de location longue durée sans option d'achat, on peut allonger leur durée de vie. À la fin de l'engagement, si l'appareil est encore fonctionnel, il peut être récupéré et loué à quelqu'un d'autre avant d'envisager son recyclage. Cela permet d'allonger la durée de vie des composants au-delà des appareils eux-mêmes.

Si un appareil est irréparable, sa fin de vie doit être gérée de manière responsable, avec une traçabilité maximisée. Actuellement, il existe un problème de traçabilité dans le retraitement des déchets électroniques (D3E).

La prochaine séance de ce cycle de séminaires aura lieu en janvier prochain et portera sur le thème de l'impact environnemental des matières premières et de leur extraction pour construire des terminaux électroniques.

Face à ce constat, la réponse à apporter à la croissance de la consommation du numérique, ne peut désormais plus reposer sur le seul progrès technologique des infrastructures numériques permettant une optimisation de la consommation énergétique en phase d’usage.

Limiter le nombre des nouveaux équipements numériques qui entrent tous les ans sur le marché devient un levier majeur pour en maîtriser l’impact environnemental. À cette fin, l’allongement de la durée de vie des équipements numériques (smartphones, tablettes, ordinateurs et demain objets connectés) semble constituer un premier volet de réponse prometteur.

Mais alors que les Français changent en moyenne tous les dix-huit mois de téléphone portable, l’allongement de la durée de vie de nos terminaux constitue un véritable défi.

Afin de comprendre les différents enjeux de l’allongement de la durée de vie des équipements numériques, France Stratégie a donné, dans un premier temps, la parole à Laëtitia Vasseur, co-fondatrice et déléguée générale de l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP). Après une présentation des différentes formes d’obsolescence, ont notamment été abordés les enjeux de durabilité et de réparabilité.

France Stratégie s'est penchée, dans un second temps, sur le potentiel du passage d’une économie de la propriété à une économie de l’usage et son impact sur l’allongement de la durée de vie des équipements. Adrien Montagut, co-fondateur de la coopérative Commown, a présenté le modèle de location responsable de smartphones et d’ordinateurs, et a échangé avec les participants sur les bénéfices et les limites éventuels de ce nouveau modèle.

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