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Atelier national - Quel management public dans la réforme de l'action publique ?

Penser et préparer le design de l’action publique de demain suppose de s’attarder sur les enjeux d’organisation et de ressources humaines : dans le prolongement de l’atelier du 16 décembre 2014, la réforme du management public apparaît comme l’un des vecteurs essentiels de la rénovation des trois fonctions publiques.

Publié le : 04/02/2015

Mis à jour le : 24/01/2025

Quel management public dans la réforme de l'action publique ?

Pour ce 7e et dernier atelier sur l'action publique de demain, il portait sur le management public, c'est-à-dire les techniques de management, les nouvelles pratiques managériales, les bonnes pratiques qui peuvent exister. Ce qui fait la spécificité, d'abord, c'est la dualité entre l'impulsion politique et le rôle du segment administratif dans la sphère des politiques publiques. Ensuite, il y a la nécessité de faire la synthèse entre des préoccupations contradictoires : ambition politique d'un côté, contrainte budgétaire de l'autre.

Le management doit être souple, flexible. Il doit savoir à la fois comprendre les enjeux locaux mais aussi être porteur des défis globaux et nationaux. Il existe un risque de blocage très fort de l'action si on ne traite pas le sujet des organisations. On a beaucoup discuté de l'évolution des méthodes de management des cadres et des agents, de la nécessité de travailler en équipe, de la manière dont on récompense les collaborateurs, de la manière dont on construit des parcours, de l'employabilité à moyen terme et de la mobilité à l'intérieur de la fonction publique. Ce sont des enjeux sur lesquels on est déjà mobilisés et qui seront importants dans les années à venir.

Nous allons vraiment beaucoup nous appuyer sur le matériau issu des ateliers, sur la parole du terrain, pour construire un rapport qui se veut concret et non théorique. Par exemple, la création d'un réseau social interne permettrait, en temps réel, à l'ensemble des salariés d'échanger et de décloisonner les communications. Ils le font déjà à titre privé à travers leurs smartphones et leurs applications. Pourquoi l'entreprise ne leur permettrait-elle pas de le faire aussi à travers des outils digitaux internes ? C'est un des enjeux et une des applications que nous avons mises en place.

Nous avons recueilli beaucoup d'informations, car nous avons fait appel à un certain nombre d'acteurs de la société civile : syndicats, experts, membres de l'administration, think tanks, etc., pour nous parler de l'action publique de demain. Nous avons balayé des thèmes assez vastes et nous voulons nourrir un rapport à partir de récits d'expérience et de savoir-faire partagés. C'est peut-être là une des marques de fabrique de cette initiative.

Afin d’améliorer le service rendu, ainsi que les relations avec les différentes catégories d’usagers (individus, entreprises, associations), et ce, dans un contexte – notamment budgétaire - très contraint, instaurer et diffuser des pratiques managériales à la fois plus performantes et respectueuses des agents sont des clés de l’innovation. La place laissée à l’initiative et les marges de responsabilité, notamment chez les cadres, doivent être débattues et surtout clarifiées, tant elles sont un facteur de confiance des administrations dans le savoir-faire et les compétences de leurs personnels. En effet, le rôle comme la capacité d’adaptation des agents publics doivent être reconnus et valorisés dans le domaine de la conduite du changement. Cela s’inscrit dans la nécessité d’aller vers un Etat qui soit de plus en plus « partenaire » et, plus largement, dans l’objectif de démocratie de la confiance qui doit guider l’action publique.

L’évaluation des nouvelles pratiques managériales attendues doit en outre occuper une place importante dans nos réflexions. Pour ce faire, la définition d’objectifs, de résultats souhaités et de moyens pour les atteindre (conduite de projets, gestion d’équipes, modes d’incitations) doit être claire et partagée. Quels outils mettre en place (tutorat, modules de formation initiale et continue, stages, bilans de compétences, etc.) ? Comment renouveler les expertises et développer les compétences transversales et transférables ? Comment améliorer le management de proximité et accompagner les cadres des fonctions publiques dans leur rôle de managers ? Jusqu’où, et comment, déléguer ? Plutôt que de complexifier le management, comment faire en sorte que sa réforme, en cours et à venir, soit l’occasion de le simplifier tout en l’enrichissant ? En la matière, quel bilan peut-on dresser de la portée et des effets de la LOLF dans sa mise en œuvre réelle ?

Le management public doit par ailleurs s’adapter aux contextes professionnels et aux contextes locaux – les besoins des usagers sont différents d’un territoire à un autre. La fluidité est un impératif qui doit, à court terme, imprégner la culture même du service public. La mobilité des personnels doit ainsi être facilitée, y compris entre les trois fonctions publiques : d’une part, notamment du fait des évolutions contextuelles, les métiers changent ; d’autre part, savoir répondre aux souhaits de mobilité des agents s’avère incontournable si l’on veut garantir l’engagement et la maximisation des compétences de ces derniers au service de l’intérêt général. Il faut donc réfléchir, en amont, aux enjeux de parcours professionnels et aux processus de RH, et tenir compte de la perception que les agents eux-mêmes ont des évolutions nécessaires de leur mission de service public.

Il s’agit in fine de permettre de faire de la réforme du management public une opportunité et une clé essentielle du succès de la réforme de l’action publique.

France Stratégie a lancé plusieurs concertations nationales et régionales sur le thème de « L’action publique de demain », ouvertes à l’ensemble de la société civile.

Atelier national de concertation - 4 février 2015

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