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Quelle souveraineté économique européenne ?

Les États-Unis et la Chine tout particulièrement lient très fortement leurs intérêts économiques et géopolitiques d’une manière que l’Union européenne a choisi jusqu’ici d’éviter. Du cyberespace au système financier, ces deux pays utilisent toujours davantage les interactions entre l’économique et le politique afin de servir leurs objectifs géopolitiques.

Publié le : 14/01/2020

Mis à jour le : 04/03/2025

[3' pour comprendre] Quelle souveraineté économique européenne ?

L'Union européenne est la deuxième puissance économique mondiale avec 14 milliards d'euros de PIB, un marché de près de 450 millions d'individus au pouvoir d'achat conséquent et l'euro comme deuxième monnaie de réserve au monde. Cependant, derrière ces chiffres flatteurs se trouve la somme des richesses des 27 États souverains membres de l'Union.

L'Europe, en tant qu'entité économique, a des limites politiques. Elle ne dispose pas d'une gouvernance politique permettant de former une vision géopolitique cohérente, qui dépasserait la somme des intérêts individuels de chaque nation.

Face à l'Europe, deux autres ensembles dominent actuellement l'économie mondiale : les États-Unis et la Chine. Ces deux puissances ont en commun de lier fortement leurs intérêts économiques aux intérêts géopolitiques, ce qui n'est pas du tout l'approche européenne.

L'Union européenne est une puissance déséquilibrée, n'ayant pas les capacités diplomatiques et militaires des États-Unis ou de la Chine. Un rapport de l'institut Bruegel présenté à France Stratégie cible les freins à la souveraineté économique européenne dans ce contexte de plus en plus concurrentiel.

Toutefois, la situation peut évoluer favorablement et rapidement si l'Union européenne adopte certaines mesures préconisées par ce rapport, sans pour autant bouleverser ses politiques publiques en matière d'innovation, d'industrie et de concurrence.

Le rapport propose notamment d'introduire une prise en compte des enjeux de souveraineté dans les politiques de concurrence. Il recommande d'offrir un droit d'invocation au haut représentant pour les affaires internationales, afin qu'il puisse influencer certaines décisions de la Commission européenne.

Ce rapport arrive juste après la nomination d'une nouvelle Commission européenne, qui semble avoir pris conscience de ces enjeux géostratégiques. Il reste maintenant à mettre en place les outils nécessaires pour renforcer la souveraineté économique de l'Europe.

Dans ce contexte, il appartient à l’Union européenne de s’adapter à ce nouvel environnement, et de prendre les décisions nécessaires pour conserver sa souveraineté économique.

Guntram Wolff et Jean Pisani-Ferry sont venus présenter et discuter leurs propositions formulées avec leurs co-auteurs, Mark Leonard, Elina Ribakova et Jeremy Shapiro, dans une publication de l’institut Bruegel : Redefining Europe’s economic sovereignty. Nikolaus Meyer-Landrut, ambassadeur d'Allemagne en France, en a discuté les termes et les enjeux.

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