Quelle évolution de la demande en eau d'ici 2050 ?

Pourquoi une étude prospective de la demande en eau ?

Le cycle de l'eau est aujourd'hui durablement affecté par le changement climatique, et des conflits d'usage émergent dans les territoires.

En 15 ans, le volume d'eau disponible a diminué de 14 % dans l'hexagone (selon le Service des données et études statistiques - SDES).

Une étude aux objectifs multiples

« Ce travail prospectif inédit a pour objectif d'imaginer quelle pourrait être la demande en eau à horizon 2050, indépendamment des contraintes physiques et réglementaires, en fonction de choix de société structurants » - Hélène Arambourou, Adjointe au directeur du Département développement durable et numérique à France Stratégie. 

Trois scénarios d'usage pour trois modèles de société

Une étude des évolutions théoriques des prélèvements en eau ainsi que des consommations associées, c'est-à-dire la part des prélèvements évaporée, a été conduite selon 3 scénarios prospectifs : 

• Un scénario "tendanciel" qui prolonge les tendances passées
• Un scénario "politiques publiques" qui simule la mise en place de politiques publiques récemment annoncées
• Un scénario de "rupture" qui se caractérise par un usage sobre de l'eau.

Une croissance des consommations dans le scénario politiques publiques

Dans le scénario "politiques publiques", les consommations sont multipliées par plus de deux dans près d'1/4 des bassins versants.

En 2050, dans ce scénario, les consommations totales pourraient atteindre plus de 2200 millions de m³ en juillet, l'agriculture y contribuant à 90%.

Scénario de rupture : une augmentation contenue

Seul le troisième scénario, de rupture, permet de contenir l'augmentation des consommations (+10% dans le cas le plus défavorable étudié par rapport à 2020).

Quels enjeux selon les périodes de l'année ?

« Du fait de l'augmentation de la part de l'agriculture dans les prélèvements, la demande sera davantage concentrée au cours des mois les plus chauds de l'année quand la ressource en eau est au plus bas dans les milieux aquatiques. » - Simon Ferrière, Chef de projet à France Stratégie.