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Ces chiffres permettent de calculer une valeur à l’externalité carbone des métaux, en réponse à un objectif fixé par la Feuille de route pour l’économie circulaire initiée par le gouvernement en 2018. Il en ressort deux principales conclusions. Premièrement, si on prend pour référence une taxe carbone de 57 euros par tonne — soit la valeur moyenne retenue par le rapport Stern-Stiglitz —, la prise en compte de cette externalité carbone renchérirait le prix de marché, toutes choses égales par ailleurs, de 25 % pour l’acier et de 60 % pour l’aluminium. Pour tous les autres métaux étudiés, le coût additionnel serait inférieur à 11 %, voire souvent inférieur à 5 % — à l’exception du magnésium (plus de 100 %). Deuxièmement, si on fait l’hypothèse que l’ajout d’un prix du carbone, sous forme d’une taxe ou du paiement d’un droit de type ETS [1], ne change rien au prix de vente, à la consommation, aux alternatives à l’emploi d’un métal donné, etc., le surcroît de coût serait généralement modeste, compte tenu des volumes produits. Font cependant exception l’aluminium et l’acier — et là encore le magnésium, sujet de moindre ampleur.
En raison des importants volumes produits, l’aluminium et l’acier sont responsables d’une grande partie des émissions de carbone liées au secteur de l’extraction et du raffinage : ils auraient logiquement à supporter l’essentiel d’une tarification du carbone. Cependant, l’attention doit porter sur l’ensemble des métaux, en vue de respecter les objectifs de l’Accord de Paris et de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). L’internalisation de l’externalité carbone pourrait ainsi conduire à une transformation substantielle de leur usage, favorisant la sobriété et l’économie circulaire.
[1] Emission trading scheme (en français, système communautaire d’échange de quotas d’émission).
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