Etude
Publié le
Mercredi 08 Juillet 2020
France Stratégie publie la synthèse des 448 contributions reçues pour un « après » soutenable. Économie, écologie, modèle social, numérique, rôle de l’État... : le livret cartographie des consensus et des dissensus et recense les propositions remarquables.
Du 1er avril au 31 mai dernier, entre confinement et déconfinement, France Stratégie a ouvert un espace contributif afin de recueillir des idées pour « l’après ». Un horizon ? Les soutenabilités dans toutes leurs dimensions. Autour de 7 axes de questionnement, les contributeurs ont été invités à formuler un diagnostic articulé au contexte de la crise sanitaire, économique et sociale, et tourné vers l’avenir. Comment ne pas rééditer les erreurs du passé ? Comment instruire les grandes questions qui se posent en sortie de crise, et articuler l’urgence de la reprise et les défis de long terme ?
448 contributions, venues de toutes les régions de France, la moitié portant sur plusieurs axes, et dont plus de la moitié comprenaient un document joint, sont aujourd’hui publiées sur notre site Internet. Dans un livret, France Stratégie en présente les grandes lignes : les enjeux principaux évoqués par les contributeurs, les points de consensus entre eux, mais aussi ce qui fait débat, entre la divergence d’analyse et le clivage d’orientation. Les propositions les plus originales, celles qui illustrent le mieux les desseins pour « l’après », sont elles aussi mise en avant pour chacun des axes.
Mais ce qui frappe le plus, ce sont les traits communs à tous les enjeux de réflexion. Qu’on parle de numérique, de modèle social, du rôle de l’État, des experts et des citoyens, de notre rapport au vivant, on observes quelques grandes tendances.
Du côté des consensus :
- la valorisation de la proximité (relocalisations, autonomie locale, consommation locale…) ;
- la volonté d’une approche globale de la transformation sociale, centrée sur la transition écologique ;
- l’accent mis sur les besoins fondamentaux et sur la reconnaissance de celles et ceux qui y pourvoient (agriculture, alimentation, santé et care…) et plus généralement de celles et ceux qui œuvrent pour le bien commun et l'intérêt général ;
- une aspiration à une reprise en main démocratique de l’économie locale, des temps et des technologies, souvent autour des « communs » ;
- le souhait que la priorité soit donnée à la résilience par rapport à l’efficience, dans les politiques publiques ;
- l’importance des enjeux de formation et la valorisation de la place des savoirs et des savoir-faire dans la société ;
- la transformation du travail et des entreprises (rapport au temps de travail, relations au sein des entreprises, transformation des métiers, plus de prise en compte des enjeux environnementaux) ;
- l’importance de l’Europe (organisation du commerce international et accords internationaux, Europe sociale et numérique).
Du côté des dissensus, certains portent sur des orientations radicalement différentes, par exemple :
- la façon de découpler bien-être et empreinte environnementale : si l’objectif fait consensus, ce n’est pas la même chose de le rechercher via une forme de « croissance verte » ou de miser sur la « sobriété » ;
- le rôle de l’État : doit-il piloter lui-même les transformations ou attend-on surtout de lui qu’il facilite les initiatives locales, des entreprises ou des citoyens ?
- la place des technologies : doit-on les voir d’abord comme des outils au service des transitions et de l’émancipation ou s’agit-il plus souvent d’une forme de « verrou » qui empêche la transition de s’opérer ?
D’autres points portent davantage sur des questions de moyens, de méthode ou de niveau :
- s’il faut rénover la démocratie, quels outils privilégier ? Faut-il miser davantage sur la délibération de « mini-publics » comme des conventions citoyennes, ou bien avoir plus fréquemment recours au référendum ?
- s’il faut réguler la finance, notamment pour la mettre au service de la transition écologique, faut-il plutôt faire confiance aux incitations pour encourager la « finance verte » ou envisager des mesures coercitives ?
- enfin, quel échelon est le plus pertinent pour penser et construire le « monde d’après » : l’Europe ? la France ? un échelon encore plus local ?
La plupart de ces enjeux se retrouvent, sous une forme ou sous une autre, dans chacun des axes de questionnement auxquels répondent les contributions et dont les synthèses sont rassemblées à la suite l’une de l’autre dans le présent livret.
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