Depuis 2001, le poids des dépenses pré-engagées dans la dépense totale a augmenté de cinq points, passant de 27 % à 32 %. Ce poids s’est globalement alourdi de deux points entre les deux dernières enquêtes Budget de famille qui ont été exploitées ici (2011 et 2017), poursuivant la tendance constatée entre 2006 et 2011. La hausse concerne avant tout les dépenses liées au logement : loyers et charges d’une part, remboursements d’emprunts immobiliers de l’autre.
Le poids des dépenses pré-engagées dans la dépense totale dépend d’abord du niveau de vie. Il est plus lourd dans la dépense totale des ménages pauvres que dans celle des ménages aisés, et l’écart a beaucoup augmenté entre 2001 (6 points d’écart) et 2017 (13 points d’écart). Il est également beaucoup plus élevé pour les locataires ou les accédants à la propriété que pour les propriétaires n’ayant plus d’emprunt immobilier à rembourser. De fait, en moyenne, ces dépenses pré-engagées sont composées à presque 70 % de dépenses de logement (loyers, charges, remboursements d’emprunts). Elles sont donc particulièrement lourdes là où le prix du logement est élevé : en région parisienne et au centre des agglomérations.
Le revenu arbitrable, soit le revenu dont dispose le ménage après déduction des dépenses pré-engagées, vise à estimer le budget sur lequel le ménage peut vraiment faire des choix de dépenses à court terme. Les inégalités en termes de revenu arbitrable sont, en 2017, près de deux fois plus fortes que les inégalités en niveaux de vie.
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