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Les indicateurs complémentaires au PIB peuvent-ils changer le débat public ?

Le Printemps de l’Economie est un cycle annuel d’événements autour de l’économie destiné aux jeunes. Avec plus de 30 événements en une semaine, le Printemps de l’Economie est une manifestation unique à Paris. Pour favoriser les échanges et parler d’économie différemment, les formats innovants et interactifs sont privilégiés.

Publié le : 14/04/2015

Mis à jour le : 24/01/2025

Consultation : Tableau de bord d’indicateurs complémentaires au PIB

Pour constater qu'une société progresse, il convient de toujours garder un œil sur le produit intérieur brut, mais pas seulement. C'est d'ailleurs l'objet des débats animés actuellement par France Stratégie et le Conseil économique, social et environnemental (CESE), ayant pour but de mettre en exergue de nouveaux indicateurs de croissance.

Ce qu'on veut faire, c'est un tableau de bord annuel qui s'inscrit dans le calendrier des décideurs, comme le projet de loi de finances. Nous nous plaçons dans un cadre international, dans la lignée des travaux de Stiglitz, pour trouver des indicateurs qui mesurent à la fois le bien-être actuel, le bien-être des générations futures et le bien-être ailleurs, c'est-à-dire dans d'autres populations, en tenant compte des dimensions économiques, sociales et environnementales.

Une vingtaine de thèmes sont actuellement explorés, allant de la dispersion des revenus au climat, en passant par le travail, l'emploi, la santé, l'éducation ou encore la biodiversité. L'objectif est d'identifier une dizaine d'indicateurs pertinents, de bonne qualité statistique, faciles à interpréter et comparables dans le temps. Il ne s'agit pas uniquement d'indicateurs rétrospectifs, mais d'éléments permettant de mesurer, d'une année sur l'autre, les effets des politiques menées par le gouvernement.

Le développement durable, comme baromètre de la croissance d'un pays, offre un éclairage supplémentaire pour les décisions de politiques publiques. La question du climat, notamment en 2015, est cruciale. Aujourd'hui, notre groupe de travail a retenu l'empreinte carbone, c'est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre provoquées par la consommation nationale, ce qui est en phase avec les préoccupations concernant l'évolution du climat.

Deux réunions supplémentaires sont prévues pour permettre aux experts nationaux de s'accorder sur les indicateurs à retenir, en fonction des études déjà menées et des indicateurs utilisés par d'autres institutions ayant effectué un travail similaire. Par exemple, l'OCDE, la Commission européenne, la Belgique et le Royaume-Uni ont mis en place leurs propres tableaux de bord. Ces travaux sont guidés par quelques critères objectifs, tels que la comparabilité internationale, la disponibilité des données au niveau régional et leur continuité dans le temps pour permettre des comparaisons historiques.

Si cette série d'indicateurs constituera un véritable outil pour les décideurs, c'est également à l'opinion publique de se les approprier, au même titre que le PIB aujourd'hui.

Alors que la croissance, désormais souvent vue comme incompatible avec la soutenabilité écologique et sociale, ne fait plus consensus, l’indicateur le plus couramment utilisé pour mesurer le progrès économique reste le PIB. Experts, décideurs et organisations internationales s’accordent pourtant à dire qu’il n’est pas un indicateur suffisant pour mesurer les avancées économiques et sociales d’un pays. Il néglige les stocks et est indifférent à la répartition des richesses et aux effets sur l’environnement. Bien que les propositions d’indicateurs alternatifs ou de tableaux de bord se soient multipliées depuis une décennie, le PIB reste encore, en France comme ailleurs, l’indicateur dominant dans les débats publics et les comparaisons internationales.

Cette table-ronde vise à examiner les conséquences de cet état de fait. La prédominance du PIB biaise-t-elle la décision publique dans un sens qui n’est pas socialement optimal ? Est-il possible que celle-ci se base sur des critères plus larges ? Faut-il construire un tableau de bord couvrant un champ plus large ? De quelle manière lui donner visibilité et effectivité ? A quel niveau (régions, Etat, Union européenne, …) faut-il d’abord changer d’indicateurs de croissance ?

Avec la participation de : 

  • Eva Sas, Députée de l’Essonne
  • Jean Pisani-Ferry, Commissaire général, France Stratégie
  • Jean-Luc Tavernier, Directeur général, INSEE
  • Philippe Donnay, Commissaire au Plan du Bureau fédéral du Plan belge

Depuis 2013, le Printemps de l’Economie œuvre à la citoyenneté des jeunes par une meilleure compréhension du monde.
Le Printemps de l’Economie est un cycle annuel d’événements autour de l’économie destiné aux jeunes. Avec plus de 30 événements en une semaine, 120 spécialistes impliqués et 6 000 participants, le Printemps de l’Economie est une manifestation unique à Paris. Pour favoriser les échanges et parler d’économie différemment, les formats innovants et interactifs sont privilégiés.
Grâce au soutien de nombreux partenaires, les événements sont gratuits et ouverts au grand public. La manifestation est placée sous le Haut Patronage de l’Assemblée nationale.

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