Vidéo

La consommation énergétique des technologies disruptives

Seconde séance du cycle "L'impact environnemental du numérique". Après s’être penché sur la consommation énergétique des datacenters et des réseaux télécoms - infrastructures clés de la révolution numérique actuelle - France Stratégie s'est proposé d’étudier l’impact environnemental des nouvelles technologies disruptives que sont la Blockchain et l’internet des objets.

Publié le : 04/06/2018

Mis à jour le : 25/01/2025

La consommation énergétique des technologies disruptives

La consommation énergétique des technologies disruptives est l'objet du colloque organisé par France Stratégie. La gestion de la crypto-monnaie et des blockchains entraîne d'importantes dépenses énergétiques qui risquent de prendre de plus en plus d'ampleur si le système actuel n'est pas amélioré. Cette table ronde est la deuxième d'un sujet beaucoup plus global : l'impact environnemental du numérique.

Aujourd'hui avait lieu un deuxième séminaire du cycle de réflexion sur l'impact environnemental du numérique. Ce séminaire suit une première question abordée en mars, celle de la consommation énergétique de l'ensemble du numérique. L'objectif de ce colloque est d'essayer de dresser un bilan clair de ce que l'on sait sur la consommation énergétique des blockchains, comme Bitcoin, afin de déterminer leur consommation actuelle, d'estimer leur consommation future et d'identifier les moyens de réduire cette consommation.

Selon un professeur spécialiste des crypto-monnaies, il est nécessaire de changer de système d'acquisition, très coûteux en énergie, pour ces monnaies virtuelles. Aujourd'hui, les crypto-monnaies fonctionnent selon plusieurs modèles, dont le système de consensus basé sur l'épreuve de travail, très énergivore, nécessitant l'équivalent de plusieurs centrales nucléaires. D'autres modèles, en revanche, consomment une quantité d'énergie dérisoire. L'enjeu est donc de forcer les crypto-monnaies à adopter des systèmes de consensus moins énergivores.

Un autre enjeu de cette discussion est la consommation énergétique des objets connectés. D'ici 20 ans, on estime que le nombre d'objets connectés atteindra environ 50 milliards. Leur consommation d'énergie devient donc un sujet primordial. Les objets connectés pourraient apporter une réponse partielle à la réduction de la dépense énergétique. Bien que leur consommation soit significative, elle devrait rester inférieure à celle des ordinateurs de bureau ou des autres appareils utilisés pour visionner des vidéos ou effectuer de nombreuses requêtes.

Les objets connectés trouvent de nombreuses applications, que ce soit pour le loisir, la santé, ou encore pour la gestion intelligente des flux électriques, de l'eau, et d'autres ressources.

La prochaine séance portera sur l'impact environnemental de l'extraction des ressources minières nécessaires aux transitions énergétique et numérique.

Avec une consommation énergétique en phase d’utilisation qui serait comparable à celle de l’Irlande, le Bitcoin diffuse l’image d’une technologie Blockchain énergivore incompatible avec les objectifs de la transition écologique. La déferlante de nouveaux objets connectés, qui pourraient avoisiner les 20 milliards en 2020, contribue également à faire craindre une explosion de la consommation énergétique du numérique dans les prochaines années.

De quelles solutions disposons-nous pour inscrire ces nouvelles technologies dans un écosystème énergétique durable ?

Afin de comprendre les enjeux de la Blockchain, Jean-Paul Delahaye, professeur émérite à l'Université de Lille et chercheur au centre de recherche en informatique, signal et automatique de Lille (CRISTAL), est revenu sur les études relatives à la consommation énergétique des différentes technologies Blockchain, ainsi que sur les éventuelles limites à l’exercice d’évaluation. Ont été notamment abordées les questions de consommation engendrée par les modèles de « preuve de travail », ainsi que les opportunités et les limites apportées par les modèles de « preuve de participation ».

France Stratégie a cherché par ailleurs à comprendre comment la consommation énergétique de l’internet des objets peut être optimisée. France Stratégie a donné la parole à Olivier Berder, professeur à l’IUT de Lannion, Université de Rennes 1 et responsable de l’équipe Granit de l’Irisa, qui est intervenu sur les méthodes d’optimisation de la consommation énergétique au sein des nœuds de réseau liant les objets connectés.

Pour aller plus loin

Suivez-nous sur les réseaux sociaux et Abonnez-vous à notre lettre d’information