Commençons par les infrastructures. Le rapport suggère de poursuivre les efforts pour la constitution du RET-T, réseau transeuropéen de transport. La liberté de circuler est essentielle pour toute civilisation qui veut progresser dans son développement et son bien-être. La construction européenne trouve donc sa légitimité dans la définition d’un réseau permettant les échanges entre ses pays-membres. Cette légitimité est même un devoir, compte-tenu de l’idéal qui fonde son action : rapprocher les peuples. Une fois acquise la conviction que la réalisation d’infrastructures de transport relève d’une mission régalienne, sa mise en œuvre doit répondre à de multiples questions. Ce sont ces interrogations qu’il est intéressant d’examiner.
Quels sont les grands axes à tracer pour satisfaire aux besoins révélés par les flux tels qu’ils se dessinent naturellement depuis qu’est apparue la notion de continent européen et pour répondre à la volonté de mettre en relation des territoires afin de les souder dans une Europe unie ? Une carte des corridors a été dressée par les instances européennes. Des neuf corridors, cinq concernent localement la France. Nous sommes donc fortement impliqués.
Cependant, la nature des infrastructures pour qu’un corridor devienne réalité s’avère bien plus complexe. Des sections de lignes existent déjà, tandis que d’autres sont à moderniser, voire à construire ex nihilo. Cette diversité des travaux se traduit par une panoplie complète des débats que soulèvent les infrastructures de transport. D’abord, pour les lignes qui sont déjà en service, il n’y a plus de débat car on en bénéficie et il n’est plus question de discuter du tracé. Est-ce à dire que les discussions sur un réseau de transport se limitent aux craintes des nuisances à venir lorsqu’il s’agit de construire de nouvelles infrastructures ?