Cette recherche mobilise de façon innovante trois approches complémentaires pour évaluer cette relation potentielle entre productivité du travail et mixité des ressources humaines au sein des entreprises : 1) l'approche par l'atypisme consiste à estimer l'écart de productivité entre les entre- prises dont la composition de la main-d'œuvre se situe aux extrémités de la distribution et les autres entreprises ; 2) l'approche par la diversité consiste à estimer une relation entre productivité des entreprises et écart à une norme de diversité de la main-d'œuvre ; 3) l'approche dite non linéaire consiste à mesurer, au sein de chaque quartile d'entreprises, une relation entre la mixité et la productivité.
Les résultats montrent qu'à caractéristiques égales, une entreprise plus éloignée qu'une autre de la moyenne en termes de mixité est aussi moins productive. Cela est particulièrement marqué pour les entreprises les plus éloignées de la norme en termes de mixité. Ce constat est valable pour la mixité de sexe comme pour celle d'âge (part des moins de 30 ans) et l'effet de la mixité combinée à l'âge (les jeunes femmes) semble amplifié. Il convient de noter que les résultats provenant des estimations exposées dans cette note de synthèse doivent être interprétés comme des associations et non des liens de causalité entre ces variables.
Au total, ces travaux très utiles appellent à approfondir la recherche dans plusieurs directions : mobiliser des données originales sur la composition des équipes de travail au sein des entreprises, envisager des stratégies d'instrumentation alternatives, ou encore mieux identifier la nature des mécanismes à l'œuvre dans ces résultats. Enfin, des études monographiques pourraient fournir quelques pistes de compréhension complémentaires.