Note d’analyse

Les ETI, fer de lance de l’économie française

Le nombre relativement limité d’entreprises de taille intermédiaire - de 250 à 4 999 salariés - en France, par rapport à l’Allemagne ou au Royaume-Uni, est souvent présenté comme un frein au dynamisme du tissu productif national. En l’absence de données détaillées pour établir une comparaison internationale rigoureuse, ce constat reste difficile à objectiver. On propose ici une analyse approfondie de l’évolution des ETI en France sur la période 1994-2022.

Published on : 22/04/2025

Mis à jour le : 22/04/2025

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Plusieurs points positifs se font jour. Le nombre d’ETI a connu une progression de 57 %, passant de 2 777 en 1994 à 4 363 en 2022. Cette dynamique a été profondément enrayée par la crise de 2008, le nombre d’ETI ne retrouvant son niveau de 2007 qu’en 2020. Leur part dans la valeur ajoutée a progressé de 25 % à 33 % sur la période, quand celle des PME diminuait de 35 % à 29 %. Une tendance similaire s’observe pour l’emploi : la part des ETI a augmenté de 25 % à 31 % entre 1994 et 2022, quand celle des PME reculait de 42 % à 35 %. Dans les deux cas, le poids des grandes entreprises est resté globalement stable. La productivité apparente du travail a elle aussi été plus dynamique dans les ETI, avec une hausse de +1,1 % par an, contre 0,8 % pour les grandes entreprises et les PME.

Une analyse par secteur montre que les ETI ont bien résisté à la désindustrialisation des trente dernières années. Leur nombre est resté stable dans l’industrie, leur part dans l’emploi de ce secteur est passée de 34 % à 42 %, tandis que les PME ont perdu plus de 400 000 emplois. Par ailleurs, les ETI ont montré une forte dynamique dans les services, avec une part dans l’emploi passée de 22 % à 29 %.

Enfin, la démographie des ETI – observées sous leur définition juridique d’unités légales – révèle un renouvellement constant : chaque année, entre 6 % et 14 % d’entre elles sont de nouvelles entrantes, principalement issues du statut PME, tandis que 4 % à 11 % sortent de la catégorie, le plus souvent pour redevenir des PME. Parmi les ETI de 2022, 68 % l’étaient déjà en 2017 et 55 % en 2012. Les 45 % restantes proviennent d’autres catégories : 29 % étaient des PME, 5 % des TPE et 9 % sont de nouvelles créations. Ce dynamisme et ce renouvellement des ETI justifient pleinement que les pouvoirs publics soutiennent celles qui existent déjà et favorisent l’émergence de nouvelles ETI parmi les PME.

Champ : secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers. 

Lecture : entre 1994 et 2022, le poids des ETI dans la valeur ajoutée des entreprises de plus de 10 salariés a progressé de 6,9 points de pourcentage. 

Source : France Stratégie d'après les données de l’Insee - DGFiP (Ficus-Fare) et de l’Insee (DADS)

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