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Retour sur le débat régional à Rennes : Quelle France dans 10 ans ?

C’est à Rennes qu’a été lancé le premier des débats régionaux organisés par le Commissariat général à la stratégie et à la prospective pour le projet "Quelle France dans 10 ans ?" Consacrées à l’Europe, des tables rondes ont réuni des chercheurs, des animateurs de Think tanks et des acteurs de terrain devant un public de 250 personnes pour discuter de deux thèmes : « Attractivité et rayonnement du territoire dans l’Union européenne dans dix ans » et « Le vivre ensemble en Bretagne face à l’Union européenne dans dix ans. »

Published on : 23/10/2013

Mis à jour le : 23/12/2024

Débat à Rennes : Quel projet européen dans 10 ans ? #FR10A

Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective a choisi Sciences Po Rennes pour son débat sur la question européenne. Le CGSP souhaite sensibiliser d'autres publics au thème de "La France dans dix ans". Ici, professeurs et étudiants, experts et dirigeants s'expriment sur le projet pour l'Europe.

Je pense que la France doit s'engager sur le chemin des réformes pour que nous soyons à la hauteur du défi que nos aînés se sont posés en créant l'euro. L'euro doit être une monnaie de paix, mais aussi une monnaie facilitant les échanges de biens et de capitaux. Il est nécessaire que nous fassions les efforts nécessaires parallèlement aux réformes, tout en trouvant des perspectives de croissance. C'est tout l'enjeu des nouvelles technologies.

La France dans dix ans, c'est une France numérique dans laquelle on aura des usages innovants répondant aux besoins d'une société numérique. Cette société permettra à la fois un développement économique harmonieux et respectueux du développement durable, mais aussi une véritable création de valeur au service des citoyens.

Parmi ces étudiants, certains seront cadres ou deviendront les décideurs de demain. Une évidence s'impose à leurs yeux : l'enseignement du futur doit passer à une autre dimension internationale. Si on veut faire venir des étudiants étrangers, des Chinois ou des Asiatiques, il faut nécessairement harmoniser nos enseignements, proposer des cursus en anglais tout en leur apprenant le français pour s'intégrer dans la mondialisation et porter nos valeurs. À Sciences Po, notamment, il y a beaucoup d'étudiants étrangers, et les échanges sont vraiment très instructifs et intéressants.

Je pense que l'enjeu maintenant, c'est de créer véritablement l'identité européenne, dont on parle depuis longtemps, mais qui n'a finalement jamais vraiment existé. Essayer de créer un sentiment d'appartenance à l'Europe, puisque les sentiments nationaux restent dominants, est difficile et prendra du temps. Mais dans dix ans, pourquoi pas ?

Derrière ce "pourquoi pas", on devine l'espoir de toute une génération pour laquelle l'Europe fait encore rêver.

La Bretagne et l’Europe partagent un point commun : l’une est la principale région maritime de France et l’autre la première du monde. En pleine mondialisation, alors que 80% du transport international s’effectue par mer et que celui-ci consomme près de 30% des hydrocarbures, de grands enjeux sont posés. De Bretagne, on plaide donc pour que la France serve de relais avec l’Europe afin de proposer l’aménagement d’un véritable « merritoire ».

Le numérique et, plus généralement, les technologies de l’information et de la communication, ont fait la renommée de la région. Pour poursuivre cet essor, la politique industrielle devra s’inscrire dans un cadre européen ; il lui revient d’établir des normes techniques afin que ce secteur subisse moins l’influence des Etats-Unis. Les réseaux souverains de télécommunication ou les lieux de stockage des données sont vus comme des opportunités pour la Bretagne et l’Europe.

D’autres pans de l’économie, à haute valeur ajoutée et porteurs d’une croissance durable, comme les énergies renouvelables, l’aquaculture et le tourisme demandent à être soutenus. L’Europe peut être un moteur dans la recherche fondamentale et l’appui au dépôt de brevet. « Il faut veiller à ce que les savoirs régionaux ne soient pas dispersés. ».

Si l’on dénigre parfois la politique sociale de l’Europe (ou son absence), il a été rappelé lors de la deuxième table ronde l’utilité du Fonds social européen (FSE). En Bretagne, ses financements ont permis d’accompagner l’insertion ou la reconversion professionnelle de personnes en difficulté, comme les femmes sans qualification. L’Europe a fait un pas dans la reconnaissance des acteurs de l’économie sociale et solidaire, considérés comme majeurs dans l’innovation sociale.

Les jeunes rennais souhaitent que l’Europe soit davantage à l’initiative dans le soutien à l’autonomie des étudiants, un « investissement nécessaire dans le capital humain ». Au-delà, le vivre ensemble dans l’Europe de demain passe par une authentique décentralisation, qui donne des capacités d’action aux régions. Et par un meilleur pilotage des politiques nationales ou européennes, sur la base d’indicateurs démocratiques parce que discutés avec les citoyens.

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