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Débat sur les jeunes générations en France

France Stratégie organisait un débat visant à confronter les analyses de Louis Chauvel, directeur de l’ Institute for research on socio-economic inequality et auteur de l’ouvrage "Le destin des générations", et celles d’Hippolyte d’Albis, Professeur à l’Université Paris 1, qui a dirigé l’étude sur les transferts entre les générations financée par France Stratégie.

Publié le : 08/09/2014

Mis à jour le : 09/01/2025

Débat sur les jeunes générations en France

Les baby boomers sont-ils privilégiés ? Les générations suivantes sont-elles sacrifiées ? Ce sont les questions que se pose France Stratégie dans le cadre du groupe de travail sur la politique d'âge. Dans son ouvrage Le Destin des générations, l'économiste Louis Chauvel défend l'idée que les baby boomers sont choyés par les politiques publiques en France, plus que dans le reste de l'Europe.

"On voit combien la France est parvenue à faire encore pire que des pays comme l'Italie et l'Espagne sur le sacrifice des nouvelles générations, qui connaissent vraiment le retour de bâton de la croissance économique fabuleuse dont ont bénéficié les premiers nés du baby boom. Nous avons préfabriqué de nouvelles générations de futurs seniors des années 2030, qui vivront nettement moins bien que les seniors d'aujourd'hui. Il y a là une certaine spécificité française."

Cependant, l'idée d'une prospérité exceptionnelle des baby boomers est remise en question par une étude commandée par France Stratégie, qui s'intéresse notamment au niveau de consommation en fonction de l'âge.

"Du point de vue d'une génération, ce qui compte, c'est ce qu'elle consomme tout au long de sa vie. On ne remarque pas que la génération du baby boom se distingue. Vous êtes dans un pays qui s'enrichit, vous vivez plus longtemps en moyenne, donc vous consommez plus que les générations passées. Il est incroyable de penser que cette génération est favorisée pour autant."

Le but de cette étude est de réaliser un bilan objectif sur ce dont les différentes générations profitent : qui tire les fruits de la croissance, qui bénéficie le plus des aides de l'État, du système de santé ou de la protection sociale.

"L'objectif final, c'est de se demander quels seraient les critères pour dimensionner les politiques adressées aux différents âges. Doit-on rééquilibrer les investissements vers les jeunes parents ? C'est une des questions centrales."

Les travaux du groupe pourraient servir de base à une amélioration de la politique d'âge et guider les futurs investissements publics. L'objectif : aller vers plus d'équité et, peut-être, changer le destin des générations.

Le débat a porté notamment sur l’existence ou non d’une spécificité française concernant le destin contrasté de la génération du baby-boom et de celles qui lui ont succédé.

Il s’inscrit dans les travaux du groupe de travail de France Stratégie « Politique des âges » dont l’objectif est double :  

  • réaliser un bilan aussi objectif que possible de la façon dont d’une part, les fruits de la croissance, et d’autre part les besoins de financement liés aux pensions, à la santé, à l’éducation à la recherche et au remboursement de la dette publique, sont répartis entre les générations. L’analyse ne s’en tient pas aux transferts publics mais englobe également les transferts et les aides (financières et en nature) qui transitent par le biais des familles.
  • discuter  des critères possibles pouvant guider une politique des âges visant une certaine forme d’équité entre les générations et imaginer quelles pourraient en être les conséquences en matière de politique d’éducation, de fiscalité, de financement de la protection sociale, de prise en charge des personnes âgées dépendantes, ou encore de conciliation la vie familiale/ vie professionnelle

Le groupe s’est déjà réuni trois fois et la prochaine réunion est prévue le 18 septembre (thème : la perception de l’équité entre les générations, notamment chez les jeunes).

Composition du groupe de travail :

Hippolyte d’Albis (PSE), Carole Bonnet (INED), Didier Blanchet (INSEE), Jean-Michel Hourriez (COR), Cecile van de Velde (EHESS), Marino Anthony (INSEE), Magda Tomasini (DREES), Xavier Chojnicki (CEPII et Lille III), Camille Peugny (Paris VIII), André Masson (PSE), Helène Xuan (chaire TDTE), Fabienne Brugère (Université Bordeaux Montaigne), Pierre-Henri Tavoillot (Paris IV).

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