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Publié le
Lundi 23 Septembre 2024
Le taux d’emploi en France a progressé nettement ces dernières années et atteint aujourd’hui son niveau le plus haut depuis que l’Insee le mesure (1975). Cependant, ce niveau reste inférieur à celui constaté chez quelques-uns de nos voisins et plus particulièrement en Allemagne. Les écarts sont particulièrement importants chez les plus jeunes et les plus âgés. Dans le débat sur les finances publiques revient souvent l’idée qu’une hausse du taux d’emploi serait une solution de retour à l’équilibre.

Téléchargez la note réalisée par la DG Trésor

Pour disposer d’ordres de grandeur, cette note, réalisée par la Direction Générale du Trésor à la demande du Haut Conseil du Financement de la Protections Sociale, étudie l’effet d’un alignement des taux d’emploi français et allemand sur les finances sociales. L’exercice est purement illustratif, en ce qu’il ne discute pas des leviers et politiques publiques qui permettraient d’aboutir à l’augmentation du taux d’emploi modélisée et n’intègre pas leur coût potentiellement important pour les finances publiques. De plus, ce travail est basé sur de nombreuses hypothèses simplificatrices, notamment sur l’offre de travail des personnes transitant vers l’emploi, leur productivité et leur exposition aux risques sociaux. Ainsi, les résultats de cette étude sont à considérer comme des ordres de grandeur pour nourrir la réflexion et ne constituent en aucun cas une prévision.

L’alignement du taux d’emploi français sur le taux d’emploi allemand correspondrait à une hausse très massive de la part de la population française en emploi. En effet, le taux d’emploi allemand est supérieur de 8,7 points au taux d’emploi français en 2022. Le temps partiel étant largement plus répandu en Allemagne, cette différence de taux d’emploi reflète, en partie, des différences de volumes d’heures travaillées. Sans tenir compte des écarts de temps de travail, l’alignement du taux d’emploi français sur le taux allemand correspondrait à la création de 3,6 millions d’emploi, soit une hausse plus importante que celle observée depuis l’avant crise sanitaire (1,3 million d’emplois salariés ont été créés entre fin 2019 et fin 2023). En tenant compte des écarts de temps de travail, ce choc correspondrait à la création de 1,5 million d’emplois. 

Les retombées d’un tel choc d’emploi sur les finances sociales seraient positives. En tenant compte des écarts de temps de travail, cet alignement augmenterait les recettes de protection sociale d’environ 15 Md€, notamment via les cotisations sociales et la contribution sociale généralisée (CSG) générées par l’ensemble des mis en emploi. Il abaisserait les dépenses de protection sociale d’environ 5 Md€, la baisse des dépenses de prestations sociales et les moindres revenus de remplacement versés étant plus élevée que la hausse des droits retraite découlant des emplois supplémentaires.