En dix ans, les ménages allemands ont vu le prix de leur électricité plus que doubler, au point de devenir le problème majeur à résoudre par la nouvelle coalition qui dirige le pays. La facture d'électricité des ménages est également source de mécontentement au Royaume-Uni, où le gouvernement a récemment annoncé des mesures d'urgence réduisant les prélèvements environnementaux et sociaux.
En Espagne, où le déficit tarifaire du système électrique dépasse les 25 milliards d'euros, le gouvernement a fait le choix de bloquer les prix du kilowattheure (kWh) pour ne pas entamer trop le pouvoir d'achat de la population. La France, elle, semble à l'écart de ces mouvements, même si des hausses sensibles du prix du kWh ont déjà commencé et sont prévues dans les années à venir.
Dans le même temps, les émissions de CO2 repartent à la hausse. Dans les années 1990, elles avaient baissé en Allemagne, après la réunification et la remise à niveau industrielle des nouveaux Länder de l'Est, et au Royaume-Uni grâce à la substitution du charbon par le gaz de la mer du Nord. Cette baisse a été renforcée partout en Europe après 2008, en raison de la crise économique qui a induit une baisse de la demande d'électricité et qui a accéléré la désindustrialisation du continent.
Mais, récemment, le charbon, redevenu plus économique notamment sous la poussée du gaz de schiste américain, a fait son grand retour sur la scène énergétique européenne.
APPARITION DE QUANTITÉS IMPORTANTES D'ÉNERGIES INTERMITTENTES
Enfin, un nouveau mot a fait son apparition dans le vocabulaire des spécialistes de l'énergie : « black-out ». La sécurité d'approvisionnement, dont on avait oublié qu'elle pouvait être un problème et qu'elle était à l'origine, après-guerre, de la mise sur pied de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), revient également sur le devant de la scène.
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