Les dynamiques d’artificialisation sont très inégalement réparties sur le territoire national. Certains territoires, situés notamment autour des métropoles et sur le littoral atlantique, consomment beaucoup plus d’espaces que la plupart des zones rurales qui font l’objet d’une demande moins importante en matière de logements ou d’activités. Pour autant, l’artificialisation n’est pas que le fait de territoires économiquement et démographiquement dynamiques : en dix ans, 10 % de l’artificialisation pour l’habitat a été réalisée dans des communes qui perdaient des ménages. D’autres facteurs interviennent, comme le relief, la spécialisation économique, les formes urbaines historiques ou encore les choix politiques passés en matière de développement. Cette hétérogénéité, d’une part, peut justifier une différenciation infrarégionale dans l’allocation des enveloppes d’artificialisation. D’autre part, elle montre qu’il existe une marge d’amélioration dans toutes les catégories de communes, qui pourrait contribuer à une part substantielle de l’effort global nécessaire. À titre d’illustration, si les communes moins sobres avaient artificialisé avec une efficacité médiane (ou n’avaient pas artificialisé pour celles ayant perdu des ménages ou de l’emploi), l’artificialisation aurait été réduite de 26 % sur la décennie passée.
Nos objectifs nous imposent toutefois d’aller au-delà, ce qui nécessitera une rupture dans la façon d’urbaniser : non seulement par la densification des opérations d’aménagement (habitat et zones d’activité économique), mais également par un renouvellement accru du foncier, en privilégiant l’aménagement des espaces déjà artificialisés (friches industrielles, logements sous-utilisés, zones d’activités en déclin).
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