Le CNI attend du prochain Conseil européen des 20 et 21 mars 2014 des signaux forts en ce sens, tant dans les politiques de compétitivité qui y seront débattues qu’en se prononçant pour un cadre énergie et climat 2030 compatible avec cet objectif.
L’industrie, qui représente 80% des exportations européennes et 80% des investissements en recherche et développement, contribue significativement à la création de valeur et d’emplois. Elle exerce un effet d’entraînement majeur sur toute l’activité économique, et notamment sur le secteur des services. Elle connaît néanmoins depuis une dizaine d’années un recul significatif. Le secteur manufacturier ne représente plus que 15,1% du PIB de l’Union européenne. Plus de 3,8 millions d’emplois (soit 11% des emplois de ce secteur) ont été détruits depuis 2008, portant ainsi le taux de chômage de l’Union Européenne à 10,8% de la population active en décembre 2013. A l’inverse, aux Etats-Unis, on peut observer une reprise très nette de la production manufacturière depuis 2009 et une baisse du taux de chômage (6,7% en décembre 2013 contre 7,9% en octobre 2012).
Dans une économie mondiale fortement concurrentielle et évolutive, l’Union européenne doit procéder rapidement à une adaptation profonde de ses politiques publiques pour tenir compte des impératifs de compétitivité industrielle, de croissance et d’emploi.
Pour atteindre l’objectif de relèvement de la part de l’industrie manufacturière dans le PIB de l’Union Européenne à 20% en 2020 en veillant à l’équilibre des tissus industriels des différents pays, le Conseil national de l’industrie recommande la mobilisation de dix leviers d’action prioritaires.
Le CNI préconise notamment de revoir la politique de concurrence, particulièrement des aides d’Etat, pour soutenir la performance et la compétitivité des firmes de l’Union, dans un contexte où nombre de pays mènent des politiques de soutien volontariste au profit de leurs entreprises. Autres priorités : la conduite d’une politique commerciale soucieuse de réciprocité et de défense des intérêts industriels européens et la mise en œuvre d’une politique énergétique, climatique et environnementale facteur de compétitivité de l’industrie, de croissance et d’emploi en Europe.
Sur ce dernier point, comme il l’a souligné dans son avis sur la transition énergétique (juillet 2013), le CNI invite les décideurs européens à élaborer rapidement un cadre énergie-climat pour 2020-2030, garantissant stabilité, clarté et prévisibilité sur le long terme. Ce cadre doit notamment viser à offrir en France un coût de l’énergie compétitif pour l’industrie et les ménages, assurer des conditions de concurrence mondiale équitables pour les secteurs intensifs en énergie et à faire de la transition énergétique une opportunité de déploiement dans les différents pays d’Europe de nouveaux relais de croissance : améliorer l’efficacité énergétique et susciter le développement dans toute l’industrie de technologies propres et économes en énergie, encourager l’industrie européenne à devenir leader mondial dans les énergies renouvelables, développer les emplois associés grâce à des programmes d’évolution des compétences adéquats.
Télécharger l’avis du CNI en intégralité
Contacts:
- Joris Aubrespin, chargé des Relations presse CGSP 01 42 75 60 27 – joris.aubrespin@strategie.gouv.fr
- Odile Kirchner, Secrétaire générale du CNI 01 79 84 33 92 - odile.kirchner@finances.gouv.fr