Une analyse plus fine des usages finaux de l’eau
Quel est l’état actuel des connaissances de la demande en eau ? Quelles sont les dynamiques spatiales de cette demande ? En distinguant les notions de prélèvements et de consommation – c’est-à-dire la part des prélèvements ne retournant pas directement aux milieux - les auteurs établissent un panorama selon son utilisation finale, à un niveau plus fin que les statistiques usuelles. Sur les 30 milliards de mètres cubes prélevés en 2020 en France hexagonale et en Corse, 47 % sont imputables au secteur énergétique, essentiellement pour le refroidissement des centrales électriques. Ces prélèvements pour l’énergie sont particulièrement élevés dans le bassin versant de Rhône-Méditerranée en raison de la présence de centrales nucléaires en circuit ouvert.
Une réévaluation de la consommation en eau
Les « facteurs de consommation », qui permettent de passer des prélèvements à la consommation ont été réévalués. Par exemple, s’agissant de l’industrie, ils ont été revus de 7 à 17 %. La consommation d’eau de l’industrie reste nettement plus faible que celle liée à l’irrigation agricole (9 % du total contre un peu moins des deux tiers). Au-delà de l’irrigation pour des cultures destinées à l’alimentation humaine, l’irrigation pour des cultures destinées l’alimentation animale y contribue significativement.
Une première estimation du phénomène d’évaporation lié au stockage de l’eau
L’analyse aborde la question des stockages d’eau artificiels (hydroélectricité, retenues agricoles, plans d’eau d’agrément…), qui ne sont aujourd’hui pas considérés comme consommateurs d’eau. Une première estimation du phénomène d’évaporation montre qu’ils pourraient engendrer une consommation de l’ordre d’un milliard de mètres cubes par an, élevant donc la consommation annuelle totale à 5,4 milliards de mètres cubes.
Consultez la note d'analyse 136 « Prélèvements et consommations d’eau : quels enjeux et usages ? »