La période 2009-2012 a été caractérisée par des efforts de réduction des dépenses publiques conséquents dans la plupart des États européens. Douze pays de l’UE ont ainsi réduit leurs dépenses de plus de 2 points de PIB sur cette période. Dans certains pays, même s’il n’y a pas eu de baisse en points de PIB (de par un effet de dénominateur lié à la baisse de l’activité), on a pu observer une baisse des dépenses en volume (en Grèce par exemple).
Cette réduction des dépenses publiques a pu être effectuée à travers différentes stratégies : certains États ont opéré des arbitrages sur la structure de leurs dépenses, en en réduisant certaines, jugées inefficaces ou simplement trop coûteuses, et en se concentrant sur celles jugées les plus essentielles. D’autres pays, au contraire, ont réduit l’ensemble de leurs dépenses dans des proportions similaires sans réellement trancher. On peut alors parler de réduction homothétique ou proportionnelle. Cette dernière méthode laisse inchangée la structure de la dépense et correspond à ce que l’on appelle communément « stratégie du coup de rabot ».
Dans le prolongement du rapport Quelle action publique pour demain ? Cinq objectifs, cinq leviers, publié par France Stratégie le 13 avril 2015, nous proposons dans cette note un indicateur synthétique simple visant à évaluer le degré de sélectivité dans les choix d’évolution de la dépense publique. Cet indicateur peut ainsi permettre de distinguer, parmi les États ayant réduit leurs dépenses, ceux qui ont eu tendance à recourir au « rabot » et ceux qui, au contraire, ont davantage effectué des arbitrages entre postes de dépenses.
Nous présentons l’indicateur, puis l’estimons sur la période 2009-2012, dernière année disponible pour la plupart des pays de l’UE, avant d’en dégager les principaux enseignements. En particulier, il montre que, sur la période étudiée, la France a peu modifié la structure de sa dépense et a peu arbitré entre ses différentes dépenses publiques.
Sommaire de la Note d'analyse - Quelle sélectivité dans la réduction des dépenses publiques ?
- Un indicateur de mesure de la sélectivité
- Les principaux enseignements de l'indicateur sur la période 2009-2012
- Analyses complémentaires