Quelles seraient les conséquences économiques pour la France d’une restauration permanente des contrôles aux frontières dans l’espace Schengen ?
À court terme, les plus touchés par cette mesure sont les touristes de court séjour en provenance des pays voisins, les touristes non européens visitant plusieurs pays en Europe, les travailleurs frontaliers et enfin le trafic routier de marchandises. Le coût direct pour la France serait de un à deux milliards d’euros selon l’intensité des contrôles aux frontières (sans compter le coût budgétaire de ces contrôles). La moitié de ce coût évalué s’explique par une baisse de la fréquentation touristique, 38 % par l’impact sur les travailleurs frontaliers et 12 % par les freins au transport de marchandises.
À plus long terme, la généralisation des contrôles permanents serait équivalente à une taxe de 3 % sur le commerce entre pays de la zone, qui diminuerait structurellement de 10 % à 20 %. Cela se traduirait par une perte d’au moins un demi-point de PIB pour la France, soit une dizaine de milliards d’euros. S’y ajouteraient d’éventuels effets sur l’investissement étranger et la mobilité des travailleurs.
Pour les pays de l’espace Schengen, l’impact serait plutôt de l’ordre de 0,8 point de PIB, soit plus de 100 milliards d’euros. D’autres effets sont à envisager — notamment une perte de mobilité pour les travailleurs, une réduction des investissements directs et des flux financiers — mais ils restent difficiles à évaluer.